Hélder Pessoa Câmara, ou plus couramment, Hélder Câmara, né le 7 février 1909 à Fortaleza au Brésil et mort le 27 août 1999 à Recife, est un évêque catholique brésilien, archevêque d'Olinda et Recife de 1964 à 1985, qui est connu pour sa lutte contre la pauvreté dans son diocèse et dans le monde.
Fils de João Câmara Filho et d'Adelaide Pessoa Câmara, Hélder Câmara est l'avant-dernier d'une famille de 13 enfants. Sa mère est institutrice et son père journaliste. Ordonné prêtre le 15 août 1931 à Fortaleza, il est nommé coadjuteur du cardinal Jaime de Barros Câmara, archevêque de Rio de Janeiro, le 3 mars 1952 et consacré évêque par celui-ci le 20 avril suivant. Le 12 mars 1964, il est promu archevêque d'Olinda et de Recife, dans le Nordeste, une des régions les plus pauvres du Brésil. Il le restera jusqu'au 2 avril 1985, où atteint par la limite d'âge, il part à la retraite.
En 1955, il participe à la création du Conseil épiscopal d'Amérique latine (CELAM). Proche du cardinal Montini, qui deviendra plus tard pape sous le nom de Paul VI, il participe activement au concile Vatican II, s'opposant fermement à la tendance conservatrice. Au sein du CELAM, il contribue à la définition de «l'option préférentielle pour les pauvres», ce qui lui vaut d'être violemment attaqué par les groupes intégristes proches de Gustavo Corção. À peine nommé évêque de Recife, Hélder Câmara décide de quitter les lambris de son palais épiscopal pour s'installer dans une modeste maison au cœur des bidonvilles de sa ville.
Dom Hélder devint un défenseur des droits de l'homme au Brésil et une des figures de la théologie de la libération en Amérique latine, fermement engagé en faveur des plus pauvres, ce qui lui valut le surnom de «évêque des pauvres» ou «évêque des bidonvilles». Petit par la taille, celui qui est appelé «père Hélder» par ses amis les plus proches - qui le surnomment aussi le «Mecejanense» (en référence à son origine de Messejana) - ressemblait à un géant dès qu’il prêchait en public. Son engagement lui valut bien des critiques de la bourgeoisie brésilienne. Il est l’objet de nombreuses attaques dénonçant son passé anticommuniste intégraliste.
Hélder Câmara critique la dictature militaire brésilienne, qui le surnomment «l'évêque rouge», ce qui lui fit dire: «Je nourris un pauvre et l'on me dit que je suis un saint. Je demande pourquoi le pauvre n'a pas de quoi se nourrir et l'on me traite de communiste.»
Marginalisé dans l'épiscopat brésilien et opposant à la dictature des généraux (1964-1985), il fait des séries de conférences en Europe et spécialement en France (en 1970 au Palais des sports ou en 1983 avec La Vie), pendant lesquelles il dénonce la situation de pauvreté du tiers monde, les ventes d'armes à son pays, la guerre du Viêt Nam et la violence de la dictature brésilienne. ...
Source: Article "Hélder Câmara" de Wikipédia en français, soumis à la licence CC-BY-SA 3.0.